Comment bluffer votre manager sur les Films d’aviation avant la sortie de Top Gun 2 ?

Top gun 2 sort cet été. C’est le moment de faire un retour sur les meilleurs films d’aviation depuis leur création. Aujourd’hui, on peut voir voler à travers l’espace infini des chasseurs spatiaux détruisant à coups de lasers photoniques les navettes aliens malgré leurs champs de force. Tout ça, vous vous en doutez, réalisé en image de synthèse. 

Rien de surprenant. De même, des chasseurs F-Cat tirant à coup de roquettes ou de missiles exocet sur des avions ennemis, au hasard, les Messerschmidt allemands ou les Mig russes, Les avions atteints qui explosent en flammes, qui s’écrasent au sol ou disparaissent en vrille vers un destin inconnu, rien de surprenant à savoir que tout cela relève aussi de l’image de synthèse.

« Mais tout cela, c’est du budget ! » Et vous avez raison, ça coûte cher les CGI.

Mais revenons à un temps plus ancien, et pas si lointain, où ces avions de guerre étaient vraiment utilisés sur les tournages et où des pilotes expérimentés et des cascadeurs aériens experts intervenaient sur les plateaux pour réaliser ces scènes de combat et d’acrobatie.

Plongeons-nous aux sources du film d’aviation…

LES FILMS D’AVIATION : LA FOLIE DES GRANDEURS ?

Passion will make you crazy, but is there any other way to live?” – Howard Hughes

Le premier à mettre les pieds dans le plan, ou plutôt, les ailes dans les airs, c’est William Wellman dans un film de la paramount sobrement baptisé “Wings” et sorti en 1927, enfin, remonté et ressorti en 1929, pour s’adapter à l’arrivée du parlant. 

L’idée est de raconter les épisodes de la première guerre mondiale au travers d’une escadrille d’aviateurs en France.

Et donc de filmer des avions comme jamais ! Parce qu’en 1926, pas d’images de synthèse ! Et les maquettes n’étaient pas au programme de ce film.

Voilà ce que c’est que filmer dans les airs dans les années vingt

Wellmann n’a que deux films à son actif. Mais il a un atout majeur, c’est un ancien pilote médaillé de la première guerre mondiale et un cascadeur aérien !

La réalisation du film part dans une direction qui en surprendrait plus d’un aujourd’hui.

Imaginez, les acteurs vont devoir apprendre à piloter, car ils vont voler dans les airs et être filmés dans leurs batailles aériennes.

Les personnages principaux sont donc d’abord un ancien pilote devenu acteur (Richard Arlen), puis un jeune acteur qui va se former sur le tas Charles Rogers. Le premier rôle féminin sera attribué à Clara Bow.

Wellmann et ses comédiens de « Wings »- 1930

Sans oublier tout un tas de figurants pour piloter les avions formant les deux flottes qui vont s’opposer dans les airs, et les techniciens embarqués dans des avions pour capter tout cela.

Le film reçoit le soutien logistique et humain de l’armée de l’air.

Et bien, pour une première de ce type, tout aurait pu se passer au mieux mais malheureusement, si seulement un cascadeur se blesse, un des pilotes décède dans une chute mortelle.

Reste la première bataille aérienne de l’histoire du cinéma réalisé entièrement avec des vrais avions. Caméras embarquées pour filmer les acteurs, et chorégraphies ahurissantes pour l’époque et pour un budget de Deux millions de dollars au total.

Le film restera dans les annales du cinéma, non seulement pour cette prouesse de mise en scène aérienne, mais aussi pour ces choix de réalisation dans les scènes terrestres. Succès public, mais aussi succès critique car il fut le premier film à gagner l’oscar du meilleur film !

Et il ouvre la voie à tout un tas de successeurs.

En 1930, on peut citer le film “Les Ange de l’enfer” de Howard Hughes, qui excelle dans la folie des grandeurs, puisque Hughes rachète des avions à tire-larigot pour meubler son film, et qu’il réalise lui-même une cascade qui lui vaudra un accident et un morceau de métal dans le crâne. Alors qu’on le pensait perdu, Howard se lève un matin à l’hôpital et veut retourner tourner son film. Mais ce morceau de métal influencera probablement la santé mentale du milliardaire.

La voie s’ouvre alors aux films monumentaux sur les batailles aériennes.

Mais à un moment, un autre souci va s’imposer, une envie de revenir à une réalité plus documentée.

LES FILMS D’AVION : DE LA FICTION DOCUMENTEE ?

I fear all we have done is to awaken a sleeping giant and fill him with a terrible resolve.” – Amiral Isoroku Yamamoto

Ce sont les Anglais qui vont prendre le pli. Un besoin de raconter la guerre d’un autre point de vue. En revenant aux hommes et aux missions, à un aspect plus documentée, pas forcément d’une fidélité historique incontestable, car nous sommes toujours dans la fiction.

Rien ne vaut un bon exemple. Alors en route !

En 1955 sort “Les briseurs de barrage”, de Michael Anderson. Le film raconte les opérations Anglaises qui ont visé à bombarder les barrages allemands pour ralentir la production industrielle nazie pendant la seconde guerre mondiale.

Visant la sobriété, il relate les différentes étapes de la mission, de la conception de la bombe, aux discussions pour convaincre les têtes décisionnaires du bien fondé de la mission, sans oublier les entraînements à l’utilisation et au lancement de ce type de bombe pour les pilotes et bien sûr, les missions de bombardements.

Des avions en mission secrète dans la nuit noire de l’Allemagne

Mais Anderson ne voulait pas uniquement faire un documentaire, il s’investit pour donner au film rythme et énergie, sans trop donner dans le spectaculaire.

L’homme, aux différents postes, qu’il soit pilote, concepteur, ou autre, reconnus ou anonymes, reste au centre du film. Même si les avions ont une belle part !

Les Américains prennent le pli et décident de parler d’un drame de la deuxième guerre mondiale, le bombardement de Pearl Harbor.

Mais bien avant le film du même nom de Michael Bay sorti en 2001, c’est une collaboration franco-japonaise qui donnera naissance à un film réalisé en 1970 par Richard Fleischer, Kinji fukasaku et Toshio Masuda et qui s’appellera “Tora ! Tora ! Tora !”.

Le film « Tora !Tora ! Tora !  » réalisé par Richard Fleischer et Kinji Fukasaku – 1970

Oui, vous avez bien lu, Richard Fleischer, qui réalisera plus tard entre autres“Soleil Vert” et “Conan le Destructeur” puis nous quittera en 2006 et Kinji Fusakaku qui réalisera entre autres “Le cimetière de la morale” et “Battle Royale” avant de s’éteindre en 2003.

Le film mettra en scène certes de vrais avions, mais aussi de nombreuses maquettes, parfois énormes.

Paradoxalement, s’il ne fut pas un énorme succès aux Etats-Unis, il a cartonné au Japon.

Nous n’irons pas jusqu’à dire que le côté documenté des films d’aviation en prit un coup mais dans les années quatre-vingt, on allait partir sur de nouvelles bases.

LES FILMS D’AVIATION : DE LA CLASSE ET DU STYLE ?

Et ces nouvelles bases, ce sont Jerry Bruckheimer et Don Simpson qui allaient les poser avec des films d’action calibrés pour le grand public, des blockbusters qui dépotent. Premier exemple, “le Flic de Beverly Hills”. Mais qu’est-ce que ça peut donner version film d’aviation ? Et bien le devenu cultissime “Top Gun” de Tony Scott sorti en 1986.

Cultissime, mais possible grâce au soutien de l’armée de l’air américaine, à nouveau, la boucle est bouclée avec “Wings” dont on parlait plus haut.

Remember, boys, no points for second place.” – Slider – Topgun

Deux autre points commun, “Top Gun” est aussi un film Paramount. Et le scénario comporte également une histoire d’amour.

Mais après, on change de registre. Nous ne sommes plus en guerre mais bien dans une école chargée de former la crème des pilotes.

Et si l’histoire s’inspire d’un fait réel, la fameuse école de formation Marine Corps Air Station Miramar, elle part ensuite dans la fiction totale.

Une des contraintes des scènes d’avion a été les changements depuis la deuxième guerre mondiale. Les chasseurs modernes se combattent dès huit cent mètres de distance pour pouvoir s’envoyer des roquettes dans le cockpit ! Certains avions ont été abattus par des tirs effectués à plus de deux kilomètres de distance.

On vous laisse imaginer ce que ça peut rendre à la caméra… Si les avions sont trop proches, ils ne peuvent pas tirer de missiles, c’est trop risqué pour les deux ! Ils ont recours au mitrailleuses incorporées.

Le parcours initiatique de Mitchell, joué par Tom Cruise, qui va acquérir son surnom de Maverick au fur et à mesure de du film, reste classique.

Le film marquera par

  • sa bataille aérienne,
  • Tom Cruise (qui commença par refuser le rôle, jusqu’à l’arrivée d’un chèque d’un million de dollar)
  • et la BO de Berlin “Take my breath away”.

 

A quoi voit-on qu’un film est devenu cultissime ? Quand il devient l’objet d’un parodie !

Et donc, en 1991, débarque sur les écrans “Hot Shots” de Jim Abrahams. Confirmant le statut de film culte de « Top Gun » !

Tout est dit…

Si le film est truffé de gags et de détournement de pleins de scènes cultes d’autres films, sa base est essentiellement de parodier “Top Gun” et Charlie Sheen reprend le rôle de Tom Cruise.

Contre toute attente, ce film aussi met en scène de vrais avions. Certes, faute de budget, la fidélité historique n’est pas de mise (et puis on est dans la parodie) mais le matériel est là.

Et vu l’ambiance, on peut se douter que l’aéronavale américaine n’était pas partante pour prêter des avions.

Mais voilà, les images numériques commence à se déverser sur les écrans, et il devient plus facile de créer des avions virtuels que d’en sortir des véritables.

LE FILM D’AVIATION : DES PROUESSES VIRTUELLES ?

We shall never surrender.” – Soldier

Dans les années qui suivirent, on peut lister nombre d’exemples de films dotés d’avions virtuels, où les acteurs pilotent dans la sécurité des studios et des fonds verts.

Au hasard, “Flyboys” sorti en 2006 et réalisé par Tony Bill avec James Franco et Jean Reno. Retour à la première guerre mondiale avec l’escadrille d’Américain envoyé en France.

Ou bien “Baron Rouge” sorti en 2008 et réalisé par Nikolai Mullerschon qui raconte l’histoire de l’as de l’aviation allemande de la première guerre mondiale, le baron rouge, de son vrai nom Manfred Von Richthofen.

Ou encore “Red Tails” sorti en 2012, réalisé par Anthony Hemingway, raconte l’histoire de la première escadre de pilotes de chasse Afro-Américains pendant la deuxième guerre mondiale. Notons que Georges Lucas est à la production et qu’il aurait réalisé quelques scènes du film. Et que l’on est peu surpris du coup par la présence des effets spéciaux et des images numériques.

Mais la question n’est pas tant la présence d’images numériques que de savoir si le résultat final est crédible et qu’il vous entraîne dans l’appréhension de ces combats aériens. Là, ce sera à vous de vous faire votre avis !

Une exception de taille : Dunkerque de Christopher Nolan en 2017

Notons qu’il reste quelques exceptions. On pourrait citer le “Dunkerque” de Christopher Nolan sorti en 2017 et qui nous immerge au côté des pilotes. Christopher Nolan a voulu limiter au maximum les images de synthèses pour immerger au mieux le spectateur.

Exception de taille : Dunkerque (Dunkirk en VO) de Christopher Nolan

Le film comporte donc de vrais avions et aussi son lot de modèles réduits. Mais le résultat fonctionne à merveille, et par un vrai travail sur l’image et surtout sur le son, vous vous retrouvez en plein coeur de ces carlingues brinquebalantes, dans l’inquiétude de savoir si votre avion tiendra jusqu’à l’atterrissage.

Les ravages de l’aviation sur les troupes Anglaises. On frissonne avec eux.

Fasciné par toutes ces scènes cultes d’avions fendant les cieux, nous ne pouvions faire autrement que de placer une référence à un film d’aviation dans Pamela Target. Et forcément, que choisir comme clin d’oeil sinon le classique “Top Gun” pour le nouvel épisode de Pamela Target, TopGuts :

https://radiopublic.com/pamela-target-8XR1ee/ep/s1!57e7d

Et vous, quel est votre film d’aviation préféré ? Celui que vous avez le moins aimé ? Celui qui vous a marqué à jamais ? Dites-nous donc tout cela en commentaire.

A bientôt,

La PT-Team