La suite de Fibonacci appliquée aux équipes policières des séries TV

Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes bordés par les séries policières. nous nous endormons au son des sirènes et de tous ces vaillants héros qui arrêtent ces vils délinquants et criminels qui hantent et arpentent les trottoirs de nos belles villes.

Depuis quelques années, on est passé du policier solitaire à des équipes extrêmement développées d’enquêteurs scientifiques spécialisées et pointus, des experts, quoi ! Haaaaaayyy, tondoooonnn !

Si dans ces deux onomatopées, vous avez reconnu le début du générique de « CSI : Miami » (comprenez , « les experts: Miami » en Français), alors vous comprenez exactement de quoi nous parlons, vous êtes… un expert ! Haaaaaayyy, tondoooonnn (bon, arrêtons là avec Miami) !

Mais d’où vient cette tendance du petit écran de multiplier les enquêteurs en les dotant de compétences scientifiques variées dans une seule et même série ? Nous les auteurs de Pamela Target, nous y avons longuement réfléchi et une théorie a fini par émerger, un syndrome que nous avons appelé syndrôme Fibonacci, dont les producteurs de séries policières seraient vraisemblablement victimes.

Qu’est-ce qui se cache derrière le syndrome Fibonacci ?

« Quand un médecin tourne mal, il devient le pire des criminels. Il a le sang-froid et les connaissances. » Arthur Conan Doyle cité par Spenser Reid

Vous connaissez la suite de Fibonacci ? Ah ben oui, c’est ça de parler de police scientifique, on entre dans le dur de la science. vous ne pensiez pas y couper tout de même. D’ailleurs, le personnage du docteur Spencer Reid (joué par Matthew Gray Gubler) dans l’épisode huit de la saison quatre de la série « Esprits Criminels » nous en parle très bien, et de manière illustrée :

Bon sang, la spirale d’or et les rectangles de Fibonacci pile poil devant la tête du Docteur Reid !

Mais d’où vient cette suite de Fibonacci ? Notre cher Léonardo Fibonacci, mathématicien italien du treizième siècle, en se penchant sur un problème de lapin (pas psychopathe pour le coup), est arrivé à établir cette suite particulière qui a hérité de son nom. La suite de Fibonacci est une suite d’entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent. Ses premiers termes sont zéro et un. On les additionne pour trouver le terme suivant et ainsi de suite. Du coup,

0+1=1

La suite de Fibonacci démarre avec zéro, un et un.

1+1=2

Notre suite de Fibonacci continue: zéro, un, un et deux.

1+2=3

Elle continue encore: zéro, un, un, deux et trois.

2+3=5

Donc la suite de Fibonacci continue encore et encore, comme dirait Francis Cabrel, soit: zéro, un, un, deux, trois et cinq.

3+5=8

Vous avez saisi le principe ? On peut pousser ainsi longtemps, zéro, un, un, deux, trois, cinq, huit, treize, vingt-et-un, trente-quatre, cinquante-cinq et on déroule, on déroule, on déroule.

Super. Donc un gars du treizième siècle résoud ses problèmes de reproduction de lapin avec cette idée. On est bien avancé sept siècles plus tard.

Sauf que la suite de Fibonacci trouve plein d’utilisations, comme se rapprocher de la valeur du nombre d’or, définir les rectangles d’or, la spirale d’or, – permettant d’établir des proportions harmonieuses dans des dessins -, dénombrer les pétales des marguerites, la croissance des pommes de pins, le développement des anti-cyclones, et même définir le nombre de vers d’un poème particulier, le Fib.

Là, par exemple, on a les rectangles d’or et la spirale d’or, issus tout deux de la suite de Fibonacci. Vous reconnaissez la figure de la vision du docteur Reid ?

Et miracle…

Ce beau cyclone se développe selon la spirale de Fibonacci, incroyable, non ?

Alors de là à dire que son application peut concerner le développement du nombre de protagonistes de séries TV, il n’y a qu’un pas. Probablement plus d’un thérapeute vous diagnostiqueront atteint du syndrome de Fibonacci. Comprenez le malade qui voit des suites de Fibonacci partout, dans son bol de céréales, la disposition des places de parking vides ou encore… dans les séries télé ! Prêt à tenter l’aventure ?

 

0… La série avec zéro protagoniste ?

Là, vous vous dites, c’est impossible. Une série policière avec zéro protagoniste ? Finie la belle démonstration. Et bien non, la série policière avec zéro protagoniste pourrait s’interpréter comme la série policière avec zéro protagoniste récurrent. Vous pensez à la même chose que nous –  ou pas – ?

« Alfred Hitchcock présente… » ! Hé oui, cette série de deux cent soixante huit épisodes lancée en 1955 change de personnage principal à chaque épisode. En effet, ces petits épisodes format vingt-six minutes présentent à chaque fois une histoire différente avec, donc, des héros différents.

Au long de tous ces épisodes, on a vu défiler des comédiens qui aujourd’hui ont marqué l’histoire du cinéma et de la télé. Qui peut se vanter d’avoir réuni sur l’ensemble de sa série, entre autres, James Coburn, Robert Vaughn, Steve Mac Queen, Charles Bronson, William Shatner, Peter Falk, Robert Redford, Burt Reynolds, Martin Sheen, Roger Moore, Patrick Mac Nee et l’inoubliable Bette Davis ?

Ces enquêtes, histoires de vengeance, meurtres, vol et truanderies vont faire palpiter le petit écran jusqu’en 1962. La différence avec une série noire pure, c’est que l’ami Alfred sait les saupoudrer de cette dose d’humour noir qui change le point de vue et permet des chutes mémorables.

Le crime ne paie pas, la poste non plus…

De plus, on n’oubliera pas la silhouette du réalisateur qui ouvre et conclut chacun des épisodes, dans des situations plus ou moins farfelues… ni la musique du générique, adaptée d’un morceau pour piano de Charles Gounod composé en 1872 intitulé « Marche funèbre d’une marionnette ».

Mais bien des années après Alfred Hitchcock, une autre série policière sans personnage récurrent a débarqué sur nos écrans. Chaque épisode est donc une histoire différente, mais la même équipe de comédiens y joue tous les rôles, se maquillant et se grimant au fur et à mesure des épisodes. Il s’agissait de « L’heure du crime ». Ce court ovni avec ses vingt-deux épisodes pour deux saisons fut diffusée en 1991. on s’en souvient grâce à sa brochette d’acteurs : Teri Austin, Lisa Houle, Stephen McHattie, Maxine Miller, François Montagut, Sandra Nelson, Robert Paisley, Olivier Pierre et George Touliatos qui joue au caméléon à chaque épisode.

Bon, les séries policières à zéro personnage, on a validé.

1… La série avec un enquêteur solitaire

Nous n’en citerons qu’une : celle du Lieutenant Columbo. La série policière créée par Richard Levinson et William Link comptabilise 69 épisodes étalés sur 35 ans (de 1971 à 2003) avec l’incontournable Peter Falk, dans le rôle titre. Dans cette série, le meurtrier est connu dès les premières minutes de l’épisode et toute l’intrigue réside dans comment cet inspecteur de police en apparence simplet, brouillon et sans envergure parviendra à l’attraper. Le fameux :  how’s he gonna catch ’em. Le personnage de Columbo, directement inspiré du juge d’instruction Porphyre Petrovitch du roman Crime et châtiment, enquête tout en subtilité psychologique et  amène le coupable à se dénoncer.

« Euh, une dernière chose… »

Tout en subtilité psychologique chez Columbo cela réside en une tactique très simple :  poser encore et encore des questions au point d’irriter souvent ses interlocuteurs (et par la même occasion le meurtrier).

« Vous êtes un homme intelligent, mais vous le cachez. Vous jouez les lourdeaux, et à cause de quoi ? Peut-être votre physique. Vous ne pouvez guère impressionner les gens par manque de prestance, alors vous tirez avantage de cette déficience. Vous attaquez l’ennemi par surprise. Il vous sous-estime et, résultat, ils tombent dans le piège à pieds joints. » Docteur Flemming.

Avec une telle stratégie impossible d’imaginer Columbo accompagné, le lieutenant enquête toujours seul. Il n’a besoin ni d’arme, ni de médecin légiste (d’ailleurs, il ne supporte pas la vue des viscères et autres échantillons que le médecin légiste tient souvent à lui montrer).  Et la formule a si bien fonctionné que les créateurs ne l’ont pas changé en 35 ans et qu’elle a attiré un certain nombre de réalisateurs, acteurs /actrices et scénaristes célèbres. Tenez, par exemple, saviez-vous que le premier épisode de la série intitulé Murder by the book,  a été écrit par Steve Bochco (qui ensuite se penchera sur Hill Street Blues and NYPD Blue et oubliera d’ailleurs la notion d’enquêteur solitaire) ? Et pour la réalisation ? Le jeune Steven Spielberg (il n’avait que 24 ans à l’époque). Un petit chef d’oeuvre et s’il ne fallait voir qu’un seul épisode de Columbo, les afficionado vous diraient que ce devrait être celui-là.

Peter se détend avec le jeune Steven Spielberg pendant le tournage de Murder by the Book en 1971

D’aucuns pourraient remettre en question le côté solitaire de Columbo, en évoquant l’idée que son chien basset et sa femme pourraient bien faire partie de son équipe.

Columbo faux solitaire ? Non, mais a contrario, on a su démasquer la fausse équipe.

2… Starsky et Hutch, le duo de flics incorruptibles chic et choc !

« Hutch is being held at the L.A. Zoo! » – Starsky

En 1975 débarque dans un pilote de quatre-vingt dix minutes, « Starsky & Hutch », mettant en scène les deux policiers David Starsky et Ken Hutchinson (dit Hutch) incarné par Paul Michael Glaser et David Soul. La série va prendre son envol  pour quatre-vingt douze épisodes. Starsky et Hutch (au volant de leur vaillante Ford Torino rouge) coursent les méchants dans une ville qui rappelle méchamment Los Angeles.

Les deux hommes ont été immortalisés par leur enquête musclée, leurs méthodes peu conventionnelles pour des policiers et leurs deux soutiens indéfectibles, à savoir Huggy les bons tuyaux, joué par Antonio Fargas et le capitaine Dobey joué par Bernie Hamilton.

Séducteurs, drôles, persévérants, honnêtes, complices, le blond et le brun font des ravages mais c’est surtout la complicité et l’amitié entre les deux acteurs qui a permis de donner à la série une direction plus humaine, plus drôle, qui en fait tout le sel. Un sel retranscrit par un doublage qui a marqué nos jeunes oreilles, à savoir les voix de Jean-Claude Balutin (Starsky) et Francis Lax (Hutch).

Par contre, si on se souvient du générique français, on a tendance à oublier cette ambiance jazz, funk que l’on retrouve dans le générique original et au travers des épisodes, notamment quand nos héros vont dans des bars, des boîtes, bref, tout endroit où passe de la musique. D’ailleurs, la musique originale est signée Lalo Schifrin pour la première saison.

La série a abordé différent thèmes, assez novateurs pour une série télé à l’époque, comme les violences policières contre les afro-américains, l’homosexualité, la dépendance à la drogue…

Sous le cagnard de Californie, Starsky et Hutch de chaque côté de leur Ford Torino rouge.

Et finissons sur la Ford Torino, premier produit présent grâce à la décision de Ford d’ouvrir un département placement de produits. Alors effectivement, elle n’est pas très discrète pour des flics axés infiltration, mais reconnaissons qu’ on s’en souvient tous de cette Ford rouge claquant et de sa bande blanche. Pour la petite histoire, La voiture est celle de Starsky, Hutch possédant un véhicule bon pour la casse. Et Starsky est dingue de sa voiture. Par contre, Paul Michael Glaser l’était beaucoup moins car il ne la trouvait pas approprié et n’avait aucune pitié pour cette dernière.

La suite de Fibonacci est bien tenue pour l’instant et on arrive au trio.

 

3… Une série policière, ça marche aussi à trois !

« Sue, there’s two kinds of friends – those who stick around when they need you, and those who stick around when you need them. » – Pete Cochran

Sur le petit écran, une autre série, débarque en 1968. Une jeune fille fuyant sa mère prostituée, un jeune noir arrêté lors des émeutes de Watts et un fils de bonne famille qui vire délinquant, vous mélangez tout cela avec un capitaine de police sévère mais juste et vous obtenez cette série diffusée de 1968 à 1973 et composée de cent vingt-quatre épisodes.

Une équipe de trois jeunes recrutés par la police pour mener des enquêtes d’infiltration dans les milieux underground. Et pour faciliter les choses, ces trois jeunes n’ont pas d’armes, n’étant pas officiellement rattachés au service de police.

La nouvelle équipe: Pete Cochran, Julie Barnes et Linc Hayes. Heureux d’être là visiblement.

Voilà comment démarrent les aventures de Julie Barnes, Linc Hayes et Pete Cochran et de leur capitaine Adam Greer, incarné respectivement par Peggy Lipton, Clarence Williams III, Michael Cole et Tige Andrews.

Bon, nous avons un trio qui fonctionne ensemble, sous la houlette d’un boss qui n’est pas la clé de voûte de la série. Une nouvelle équipe, donc. Ça tombe bien, c’est le titre de la série, « La nouvelle équipe » ou « The Mod Squad » en VO.

Et nous nous retrouvons avec trois personnages sur un pied d’égalité. Pas de tête d’affiche et une horde de second couteaux, mais bien trois héros. Et trois représentants de minorité : le noir, la femme, et le blanc rebelle au cheveux longs (soupir), enfin, mi-longs, faut pas abuser non plus (re-soupir). Trois jeunes quand même ! Même s’il faut reconnaître que la police est présente par le capitaine Greer et que nos trois héros ne sont pas des policiers comme on l’entend.

Avec la nouvelle équipe, on passe à la vitesse supérieure. « The Mod Squad » va ouvrir de nouvelles pistes de série, contribuer à intégrer des personnages multi-culturels (ce que fit aussi la même année « Hawaï police d’état », mine de rien). Mais là n’est pas notre sujet. En terme d’équipe, la mod squad lance les années soixante-dix et on va voir débarquer d’autres trio mais surtout des équipes plus conséquentes.

Et pour notre réflexion sur l’application de la suite de Fibonacci aux séries télévisuelles, on arrive à un point complexe. A priori, ça peut marcher s’il n’y a pas de série policière avec quatre personnes. C’est là que tout va se jouer. D’ailleurs, connaissez-vous des séries policières comptant quatre personnes ? On pense aux « Incorruptibles » avec Robert Stack, mais on oublie que si de nombreuses photos les montrent à quatre, ils étaient cinq, mais pas forcément tous là en même temps. Certains diront la légendaire « Agence tous risques », mais ils étaient cinq également en comptant leur partenaire féminine.

Bon, tiens, en parlant de cinq,  on a des petites séries surprises de ce côté-là…

 

5… La bonne équipe de flics en uniforme !

« Check your pidmaps!… Hit the streets! » – Lieutenant Ryker

On va s’attarder sur deux cas. Mais deux cas qui sont liés. Deux séries dont l’une dérive de l’autre. C’est en effet dans “The Rookies” que va apparaître pour la première fois l’équipe de la future série « SWAT ».

Et bien sûr, il s’agit de deux séries policières avec des équipes de policiers !

Dans l’ordre, Gerald S. O’Loughlin, Georg stanford Brown, Michael Ontkean, Sam Melville et… Kate Jackson, future drôle de dame qui joue la femme de l’agent Mike Danko (Sam Melville) et qui est, elle, contente d’être là !

« The Rookies » démarre en 1972 et nous fait suivre les débuts dans la police de trois nouveaux, des “rookies” comme on dit en américain. Les agents Mike Danko, Terry Webster et Willie Gillis joué par Sam Melville, Georg Stanford Brown et Michael Ontkean. Ils sont supervisés par leur officier supérieur, le lieutenant Ryker incarné par Gerald S. O’Loughlin.

Cette série jamais diffusée en France compte quatre-vingt quatorze épisodes. Que vous dire de cette bande de bleus ? Inspira-t-elle la série française “Des bleus dans la police” débarqué sur nos écrans des décennies plus tard ? Nous ne le saurons peut-être jamais. Mais ce qui est sûr, ce que dans la troisième saison des Rookies, avec les épisodes vingt et vingt-et-un, il se passe quelque chose…

Les Rookies voient intervenir une équipe du SWAT. Les “Special Weapons And Tactics”, ces unités tout en noir chargé des prises d’otage, des braquages, bref, tout ces gugusses qui débarquent dans des camionnettes et qui se positionnent sur les toits avec de fusils à lunettes que vous voyez régulièrement dans les films à chaque braquage et autre prise d’otage.

En haut, James Coleman, Marc Shera et en bas, Steve forrest, Rod Perry et Robert Urich « Attention les gars, le temps se couvre »

Et bien, les SWAT, et même cette équipe de SWAT intervenue dans « The Rookies », ils ont eu leur séries, “SWAT”, en 1975, de trente-neuf épisodes qui s’arrêta au bout d’un an.

Mais contrairement au Rookies, et allez savoir pourquoi, ils arrivèrent jusqu’en France sous le titre de « Section Quatre ». Pourquoi section quatre ? On peut les joindre uniquement à l’heure du goûter ? Passons. Cette série met en scène une véritable équipe de spécialistes de l’intervention tout-terrain.

Sous les ordres du lieutenant “Hondo” joué par Steve Forrest, on trouve le sergent David Kay (joué par Rod Perry), Dominic Luca (Mark Shera), ancien agent infiltré, le tireur d’élite Mac Cabe (James Coleman) et le rookie, le bleu donc – car il en faut un –  Jim Street – quel nom- (Robert Urich – qu’on retrouvera dans le rôle phares des séries « Las Vegas » et « Spenser for hire » ).

Dans cette série, on trouve un vrai esprit d’équipe. Hondo est le chef mais non la star. Le groupe agit de concert et le but de « SWAT » est de vous montrer avec un certain réalisme comment agissent ces professionnels de l’intervention. La violence a valu quelques volées de bois vert à la série mais depuis « les Incorruptibles », hein, on sait que bon, on n’y coupera pas à ces râleries concernant la violence. Et quand on la revoit maintenant, on est loin de la faire figurer dans son top dix des séries ultra-violentes.

Mais si l’équipe est au cœur du concept, elle ne comporte toujours pas de scientifiques. A moins de considérer un tireur d’élite comme un vaillant représentant de la science moderne. Notons que la série a aussi été rebootée en 2017 sous le titre « SWAT » avec Shemar Moore  dans le rôle de Hondo.

Bon, on a notre suite Fibonaccienne à cinq. On peut passer à l’équipe de huit. Là, on franchit un cap avec également l’arrivée des scientifiques…

 

8… La première série policière avec des experts, et même une huitaine d’experts

« I don’t trust people, they tend to lie. Evidence nevers lies. » – Gil Grissom

En l’an 2000, pas de bug informatique finalement mais une série de scientifiques de la police. « Les Experts », de son titre original « CSI : Crime Scene investigation ». La série dure quinze saisons et donc trois cent trente-sept épisodes. La diffusion s’étend jusqu’à 2015 ! Mais de quoi parle donc cette série au long cours ? Nous suivons les investigations menées par la brigade de nuit de Las Vegas. Mais loin du terrain, la majeure partie de l’action se joue dans les locaux de la police et surtout dans les labos de la scientifique. Gil Grissom (William Petersen), Catherine Willows (Marg Helgenberger), Warrick Brown (Gary Dourdan), Sara Sidle (Jorja Fox), Nick Stokes (Georges Eads) et Jim Brass (Paul Guilfoyle) mènent des enquêtes à la pointe du microscope et des relevés d’indice sur les scènes de crime. D’autres enquêteurs sont venus avec les années gonfler l’équipe ou même la renouveler.  Tout cela au cœur de la cité du jeu et du vice. Le tout lancé sur la musique « Who Are You » des Who.

Paul Guilfoyle, Robert David Hall (Robbins, le médecin légiste), Gary Dourdan, William Petersen, Jorja Fox, Marg Helgenberger, Georges Eads et Eric Szmanda (Sanders, le petit nouveau). Effets visuels, gros plan, ça commence à se la péter un peu…

Cette série a trouvé son public puisqu’elle a permis de lancer trois autres séries dérivées, à savoir « les Experts: Miami » (rappelez-vous, Haaaayyyyy, tondooon !) en 2002, « les Experts: Manhattan » en 2004 et « Les Experts: Cyber » en 2015. Aucune des trois n’a survécu à leur grande sœur. Le principe était le même décliné dans d’autres villes et, pour la petite dernière, orientée cyber-criminalité. Cette série, rien qu’avec ses petites sœurs, a rempli nos écrans, mais elle a aussi permis à la concurrence de lancer leur propre série scientifique.

Citons dans le désordre « NCIS, enquêtes spéciales » (2003) et ses petits frères « NCIS Los Angeles » (2009) et « NCIS Nouvelle Orléans » (2014), mais aussi « Faute de Preuves » (2001), « Body of Proof » (2011), « Bones » (2005) et tant d’autres…

Pour Fibonacci, on a donc notre suite zéro, un, un, deux, trois, cinq, huit. On n’a vu qu’on n’avait pas de séries policières avec des équipes de quatre, a priori, mais il faudrait, pour que cela fonctionne, que l’on n’ait ni d’équipe de six, de sept, et d’ailleurs, ni d’équipe de neuf, de dix, de onze et de douze ! Ce qui peut paraître assez compliqué, vu que dans « The Closer », il y a dix enquêteurs, Dans « Cold Case », ils sont six… Notre syndrome Fibonacci commence à battre un peu de l’aile.

En attendant, « CSI: Crime Scene Investigation » et ses équivalents ne pourront effacer les années quatre-vingt et nous faire oublier la plus formidable série d’équipe policière from all time (point de vue qui n’engage que nous bien sûr) avec tout plein de gens dedans. Bon, là, on arrête de compter et on oublie Fibonacci pour vous parler de…

 

13… L’équipe de flics polyvalente pas forcément efficace mais bien la plus émouvante, drôle, folle qu’on n’ait jamais vue

« I just came from your house, even the cockroaches moved out! » – Detective Neal Washington

Si vous avez découvert les orgies de série devant la cinq quand vous étiez jeune, si les noms de « Flamingo Road », « Misfits », « Beretta » et autre « Riptide » évoquent tout de suite des images dans votre tête, alors vous savez de quoi, voire de qui, nous allons parler.

En 1981 sort sur les petits écrans « Hill Street Blues », série (mal) traduite en France sous le titre « Capitaine Furillo », voire, pire encore, « Le capitaine et l’avocate » (méga-soupir). Cette traduction est à dénoncer haut et fort, car elle fait oublier le concept même de la série.

Ca y est, nous avons envie de revoir « Hill Street Blues »…

« Hill street Blues » raconte la vie d’un commissariat de quartier, série chorale mettant en scène le capitaine du poste mais aussi avocats, agents en uniformes, agents en civils, dans leur vie professionnelle et aussi personnelle. Les problèmes s’accumulent et on finit par s’attacher à toute cette bande de policiers, loin des surhommes, tellement humains et souvent au bout du rouleau.

Vous n’oublierez pas les premières notes de piano du générique de Mike Post s’envolant sur les sirènes de ces voitures qui s’en vont sous la pluie dans une ville délabrée pour commencer leur dure journée de boulot.

La série fonctionne sur des arcs feuilletonnants (s’étalant sur plusieurs épisodes), une première pour une série policière, qui comptera pas moins de cent quarante six épisodes. Ces arcs feuilletonnants permettent de mélanger les intrigues. Donc, des policiers mènent des enquêtes, certaines se résolvent, d’autres pas, mais plusieurs dossiers se mélangent au cours d’un épisode et du coup, ça renforce l’impression de réalisme.

« Hill Street Blues » présente donc toute l’équipe d’un petit commissariat, et pour vous en donner une mince idée, rien qu’au générique de début, vous verrez le capitaine Furillo, incarné par Daniel J.  Travanti mais aussi, le sergent Phil Esterhaus,  l’homme qui briefe les équipes à chaque matinée en début d’épisode, joué par Michael Conrad, ainsi que les agents en uniformes Robert Hill, joué par Michael Warren, la dure-à-cuire Lucille Bates, jouée par Betty Thomas et son partenaire le sympathique Joe Coffey joué par Ed Marinaro, le nerveux Renko joué par Charles Haid, sans oublier le sergent Howard Hunter, qui dirige la troupe d’intervention, un autre drôle de numéro, joué par James B.Sikking, mais aussi les policiers en civils, comme le sergent Belker, qui n’hésite pas à grogner à tour de bras, joué par Bruce Weitz, le sensible Henry Goldblum, joué par Joe Spano, Le cool Neal Washington joué par Taurean Blacque, et son inséparable partenaire JD Larue, joué par Kiel Martin, Le futur capitaine Ray Calletano, joué par René Enriquez, et sur le plan personnel, Barbara Bosson joue Faye Furillo, l’ex-femme du capitaine, et à mi-chemin entre le personnel et le professionnel, Veronica Hamel interprète l’avocate Joyce Davenport, également amante du capitaine.

Ils sont nombreux mais pourtant, il en manque encore ! Dans l’ordre en partant du haut à gauche: René Enriquez, Howard B. Sikking, Ed Marinaro, Robert Hirschfeld (Leo Schnitz), Taurean Blacque, Barbara Bosson, Mimy Kuzik (Patricia Mayo), Ken Olin (Harry Garibaldi), Kiel Martin, Daniel J. Travanti, Bruce Weitz, Robert Prosky (Sergent Jablonsky) et Veronica Hamel

Une belle troupe rien qu’au générique, donc, plus tous les seconds rôles, on est vraiment dans la série chorale.

Tout le monde finit par trouver un ou des personnages fétiches dans cette nombreuse équipe. On enchaîne situations comiques et moments dramatiques, comme vous l’avez surement compris, le personnel se mélange au professionnel et ces flics débordés, qui se battent pour préserver au quotidien la tranquillité de leur quartier, ne vous laisseront pas indifférents.

« Hill Street Blues » sera le ferment d’où naîtront d’autre série mélangeant des points de vue pluriels dans différents milieux, comme « NYPD Blue » (où l’on retrouve – curieux hasard – Dennis Franz, déjà présent dans « Hill Street Blues ») diffusée de de 1993 à 2005 – hé oui, deux cent soixante et un épisodes au compteur – ou « L.A. Law » (plus connu chez nous sous le titre « La Loi de Los Angeles », merci la Cinq) de 1986 à 1994 avec cent soixante dix épisodes et un pilote.

Alors quelle conclusion fournir sur cette série magnifique ? Et bien, il apparaît que la suite de Fibonacci appliquée au série ne fonctionne pas si bien que ça. On a déjà quatorze personnes au générique de « Hill Street Blues », il en faudrait sept de plus pour arriver à vingt-et-un ou une de moins pour arriver à treize et respecter la suite du mathématicien Italien.

Mais Fibonacci nous a permis de découvrir que quelque soit le nombre d’enquêteurs, que ce nombre appartienne à la suite de Fibonacci ou pas, on aime voir ces policiers, détectives, chercheurs, anthropologues se battre pour résoudre le crime.  Et ces sont ces séries modernes d’experts en masse qui nous ont donné envie de leur adresser un petit clin d’oeil avec l’épisode 13 de Pamela Target “P.T.I. : Portés Disparus (Pamela Target Investigation)” :

En tous cas, lançons un défi aux nouveaux producteurs de série policière : à quand l’équipe policière à 21 ? Et vous, quelle est votre série d’équipe policière préférée ? Dites-le nous en commentaire…

 

La PT-Team