Les 5 raisons pour lesquelles vous devriez parler de Godzilla en soirée
Cette année, débarque sur nos écrans un nouveau film de monstre, ou même de monstreS devrait-on dire. “Godzilla, King of monsters” qui va réunir les plus grands bestiaux légendaires du cinéma nippon.
Toutes ces charmantes créatures se regroupent sous le terme générique, et japonais, de Kaiju ! Et les films où ils s’illustrent sont des Kaiju Eiga. Jusqu’ici, tout va bien.
Et donc, se préparent avec ce roi des monstres un beau Kaiju Eiga Américain. Car il faut préciser que pendant des années, les japonais avait la main mise sur ce type de film, à quelques exceptions près, comme l’inoubliable King Kong de 1933 réalisé par Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper.
Mais les kaijus, faut reconnaître qu’on les adore, et on en parle depuis un petit moment dans notre série, comme vous avez pu le découvrir dans l’épisode 12 de la saison 1 “Kaiju, Just Run” :
Et quitte à parler de Kaïju, on pourrait s’attarder un instant sur le plus célèbre d’entre eux, le bizarrement nommé GODZILLA !
Le seul monstre qui a réussi à nous rappeler à travers les âges les méfaits du nucléaire et le riff mortel de Led Zeppelin qui lance leur cultissime Kashmir !
Alors un Kaiju écolo-rock qui a atteint l’âge de la retraite, ça se fête.
Hé oui, on vous parle de retraite car le petit Godzilla vit le jour en 1954 dans le film éponyme de Ishiro Honda. Ce qui lui fait soixante-cinq ans au compteur. Ah, nous avons parlé trop vite, avec la retraite à soixante-sept ans, Godzilla va devoir encore se remuer un peu le popotin avant de se reposer.
Et c’est ce qu’il compte faire cette année en organisant une méga teuf avec tous ses potes dans “Godzilla King of monsters”.
1. GODZILLA, C’EST TOUJOURS D’ACTUALITE, COMME LE NUCLEAIRE
”I can’t believe that Godzilla was the only surviving member of its species… But if we continue conducting nuclear tests, it’s possible that another Godzilla might appear somewhere in the world again.” – Kyohei Yamane-hakase
Sur le pont d’Avignon, on y danse…, sur celui de Tokyo, c’est plus chaud…
Mais bon, revenons en 1954 où un film sort sur les écrans japonais, qui va changer la face du monde. En tout cas celle de Tokyo. En effet, petit résumé, les essais nucléaires américains dans le pacifique ont eu une conséquence désastreuse, ils ont réveillé un monstre souterrain, Godzilla. Assez agacé d’être interrompu en pleine sieste millénaire, Godzilla va ravager tout ce qu’il trouve sur son chemin. Ca tombe bien, y a un petit archipel à piétiner pas loin. Bon, cet archipel, c’est le Japon, et Godzilla va se lâcher. Heureusement, à la fin, une puissante arme l’atomise et tout rentre dans l’ordre. Bref, un film de monstre. Mais en y regardant de plus près, ça va un peu plus loin. Tout d’abord, Godzilla, né du nucléaire, en devient le symbole tout puissant. Il ravage tout dans sa fureur aveugle comme le ferait une bombe. Il crache un souffle radioactif.
Les images des blessés débordant les hôpitaux renvoient les spectateurs à un triste passé qui a à peine plus de dix ans.
Dans le film, les Etats-Unis sont responsables de ce bazar. Là encore, le message sous-jacent est assez clair.
Mais les messages ne s’arrêtent pas là. Il faut inventer une arme plus puissante pour arrêter le Kaiju. Rappelant que la violence engendre une violence plus dure encore. Et le savant qui fait ce choix dans l’histoire prend une décision lourde de conséquence, il se sacrifiera avec son arme en arrêtant Godzilla car il sait que l’humanité n’est pas prête à disposer de quelque chose de plus puissant que le nucléaire.
Derrière la victoire sur le monstre, il y a un message fort pour les générations à venir qui n’est pas uniquement “attention, le nucléaire c’est mal”.
Le film fut un succès considérable.
Tellement considérable qu’il a déclenché un souffle godzillien sur le monde. Pas moins de seize films sur vingt-et-un ans, jusqu’en 1975 où tout tourna court avec “Mecha Godzilla contre-attaque” de Ishiro Honda. La boucle est bouclée. En effet, Jun Fukura, Motoyoshi Oda et Ishiro Honda ont réalisé à eux trois les seize films.
Tous ces films sont regroupés sous le nom de films de l’ère Showa.
Godzilla confirme aussi la technique de tournage, loin des images de synthèse, où un acteur enfile une lourd costume solidement charpenté par des armatures, le tout pouvant atteindre les cent kilos.
Le comédien qui joue Godzilla teste le costume !
2. LES COMBATS DE GODZILLA, C’EST AUSSI SEXY QU’UN MATCH DE CATCH.
“He’s a product of civilisation. Men are the only real monsters. Godzilla’s more like a nuclear weapon.” – Dr. Hayashida
Là, pendant neuf ans, plus de Godzilla. Le monstre serait-il reparti pour une sieste éternelle ?
C’était compter sans le fait que l’année 1984 marque, non pas l’arrivée de l’année effroyablement décrite par Georges Orwell dans son roman éponyme, mais bien les trente ans de Godzilla !
Godzilla en couleur, ça fait peur.
Et pour fêter ça, Koji Hashimoto réalise “Le retour de Godzilla”. Film qui marque le début des films de l’ère Heisei, avec pas moins de sept opus au compteur entre 1984 et 1995.
Tout cela finit en apogée avec “Godzilla versus Destroyah” de Takao Okawara en 1995.
Notons que sorti du retour de Godzilla, tous les autres films de cette période oppose Godzilla à d’autres Kaijus pas piqué des hannetons, citons dans le désordre, Biollante, Space Godzilla (sérieusement ? Oui), MechaGodzilla (oui, encore lui), King Ghidorah et Mothra (La mite géante, si, si), tous deux aussi déjà présents dans l’ère Showa.
Notre Kaiju serait devenu juste bon à enfiler des gants et à affronter des adversaires dans des matchs de catch dont les tours de Tokyo formeraient le ring ?
Les films de l’ère Heisei semblent avoir perdu le message de la première période. Et aussi Ishiro Honda, qui ne reprendra pas le flambeau. Et qui d’ailleurs ne le reprendra plus car il nous quitte en 1993, l’année où sort “Godzilla versus Mechagodzilla 2”. Deux ans avant la fin de l’ère Heisei et un nouveau sommeil du monstre.
Mais cette deuxième pause permet à Roland Emmerich, en 1998, de sortir son Godzilla, mettant en scène Jean Reno (non, pas dans le rôle du monstre mais d’un agent secret Français).
Jean Reno agent secret français dans le Godzilla de Roland Emmerich
Ce Godzilla dont la musique restera iconique pour les puristes, car elle fait se rencontrer Puff Daddy et Led Zeppelin sur une adaptation du Kashmir évoqué en intro. La boucle serait bouclée ?
3. GODZILLA, C’EST LE MONSTRE ULTIME DE l’UNIVERS DES MONSTRES (OU MONSTERVERSE).
“We scientists produced this monster… Godzilla. And ever since, we tried to destroy him.” – Shiro Miyasaka
Rien n’est moins sûr. Les Japonais décident de reprendre la main en 1999 avec “Godzilla 2000” de Takao Okawara.
Et c’est reparti pour de folles années jusqu’en 2004 avec “Godzilla final Wars” de Ryuhei Kitamura où tout se mélange : vaisseau spatial, manipulation génétique, monstre, aliens, minigodzilla et on en passe. Ce film sorti pour les cinquante ans de Godzilla marque la fin de l’ère des films Millenium entamée avec “Godzilla 2000”.
Et le montre se rendort. Un court retour en 2007 pour un petit caméo (ou apparition fugace) et puis plus rien.
Gareth Edwards, en profite pour réaliser son Godzilla aux US en 2014 qui prépare le terrain au “Kong, Skull Island” de Jordan Vogt-Roberts sorti en 2017. Les deux films lancent le monsterverse !
Le monsterverse, ça peut donner ça :
C’est mieux que ça, après tout:
Ca va se compliquer encore un peu, car si les états-unis lancent le MONSTERVERSE, à l’image du cinematic universe de marvel et de celui de DC, mettant en scène des monstres issus de différentes licences dans un même film, les Japonais n’ont pas dit leur dernier mot avec en 2016 “Godzilla Resurgence” de Shinji Higuchi et Hideaki Anno qui va être suivi de trois films en deux ans marquant le retour en fanfare de Godzilla sur l’archipel.
Et nous voilà aujourd’hui, avec “Godzilla : King of monsters” de Michael Dougherty qui débarque, réunissant Godzilla, donc, mais aussi King Ghidorah, Rodan et l’inévitable Mothra (rappelez-vous, la mite géante). Ce film s’intègre au monsterverse évoqué plus haut et annonce “Kong Versus Godzilla” prévu pour 2020 et réalisé par Adam Wingard.
A la lecture de tout cela, vous comprendrez que la série mythique des Sharknado devient d’une simplicité consternante. (pour ceux qui ne connaissent pas il s’agit d’une série où des requins tombent du ciel au large du Mexique).
Mais laissons là les requins volants pour revenir au Kaiju.
Godzilla est le phare de ces monstres et en introduit même certains d’entre eux dans ses films (on ne citera pas à nouveau Mothra, c’est promis). En-dehors des longs métrages, il y a eu des séries et des jeux vidéos (le plaisir incroyable de pouvoir jouer Mothra avec votre manette PS4 mais bref…)
Mothra, du pur gameplay ! On vous avait prévenus…
4. AVEC SES 37 FILMS, GODZILLA EST LE KAIJU INCONTOURNABLE
“In a word… her birth was an accident, and so was her death. Old people have always said… that an animal which kills a human… should be torn limb from limb. That it’s a human’s duty to do so. Until I slit that beast’s stomach… and at least find Hyun-seo’s body… I’ll never leave this world in peace.” – Park Hie-bong
A côté de cela, dans l’ombre de Godzilla, il y a aussi d’autres licences. Gamera, par exemple, et ses treize films ! King Kong et ses dix films (dont “King Kong contre godzilla” de Ishiro Honda sorti en 1962). Mais avec ses 37 films, il va être difficile de détrôner Godzilla, le patriarche des Kaiju !
Et dans la trace du patriarche, un lot de films mettant en scène un monstre apparaissant le temps d’une pellicule, comme “Cloverfield” de Matt Reese en 2008 ou aussi notre petit chouchou, “The Host” de Bong Joon-ho sorti en 2006, qui nous offre un film aux multiples lectures doté d’un humour grinçant et d’un sens du contretemps admirable.
Mais où il est parti le monstre de « The Host » ?
Bien sûr, on pourrait parler de Pacific Rim où les Kaijus jouent un rôle clé, mais nous gardons cette exception pour un autre article à venir afin de revenir à Godzilla.
Godzilla, dont le nom serait dû au mix entre celui de baleine et de gorille (en japonais of course), n’a pas fini de faire parler de lui.
5. PAMELA TARGET ENTRE DANS LE MONSTERVERSE AVEC SON GODZILLAPIN
Et avec de telles sources animalières, et surtout pour marquer notre profonde admiration à ses films, nous ne pouvions faire moins que de placer une référence dans le nouvel épisode de Pamela Target intitulé sobrement “Godzillapin, Fuyez” :
Et pour finir sur une note d’humour :
Non, ce n’est pas une parodie, c’est un extrait de “Invasion planète X” de Ishiro Honda, sorti en 1965 ! resté dans les annales sous le titre de la danse de Godzilla.
Et vous, quel est votre kaiju préféré ? Venez nous le dire en commentaire !
A bientôt,
la PT-Team